Le Cloud Computing



3. Les acteurs du Cloud

3.4.    Le Cloud, une nouvelle manière de voir l’IT

Les innovations technologiques et économiques bousculent évidemment les chaînes de valeur, et leur imposent dans la durée une recomposition. Les relations entre éditeurs, intégrateurs et client finaux sont remodelées.

Figure 10 : Les nouvelles interactions source AFDEL, mai 2010

 

Les innovations technologiques et économiques bousculent évidemment les chaînes de valeur, et leur imposent dans la durée une recomposition. Les relations entre éditeurs, intégrateurs et client finaux sont remodelées. L’AFDEL nous propose le schéma ci-dessus illustrant les nouvelles interactions. L’un des points importants mis en avant pour l’AFDEL concerne l’utilisation de licences comme source de revenue.

 

De nouveaux business modèles se dessinent alors pour les SSII. Porté par une logique d’externalisation, le Cloud Computing constitue pour les services informatiques un nouvel axe de positionnement. Ceci concerne aussi bien les acteurs traditionnels du secteur, comme Cap Gemini, Atos Origin, etc., que des sociétés comme Orange Business Services. Ils peuvent en effet tout à la fois se positionner comme :

·        Offreurs de services Cloud, au sens où ils peuvent créer un Datacenter afin de proposer des solutions Cloud pour leurs clients (Cloud privé),

·        Opérateurs de Cloud pour le compte de leurs clients, y compris en dehors de leurs propres Datacenters (un client loue l’accès à un service IaaS chez un fournisseur de Cloud et demande ensuite à une SSII de le gérer au quotidien),

·        « Éditrices » de services dans le Cloud (une administration demande la création d’un service d’échange sécurisé entre différentes administrations, comme cela s’est fait en Angleterre, au sein du « UK Government gateway »).

 

 

Les acteurs souhaitant migrer vers le Cloud devront cependant faire face à des investissements. Nous pouvons distinguer trois opérations distinctes :

·        Déplacer  les logiciels vers le Cloud (avec une approche de type IaaS) et permettre le provisionnement et la facturation de ces logiciels - mais ce n’est pas parce qu’on porte un logiciel dans un Cloud que le logiciel devient instantanément « Cloud Ready ».

·        Améliorer les logiciels afin de les rendre davantage capables, par exemple, de passer à l’échelle ou d’être consommés comme des services.

·        Transformer fondamentalement, les logiciels pour les rendre vraiment « Cloud Ready ». A ce titre, des offres de type PaaS peuvent aider.

 

Du côté des hébergeurs, nous assistons également à une orientation Cloud computing. En effet ces opérateurs comme Orange, OVH ou 1&1 possèdent les compétences pour la création et la gestion de Data center.  Les produits proposés sont en grandes majorités orientées IaaS.  Ces entreprises en profitent pour donner une dimension Cloud aux offres d’hébergement traditionnelles. On peut citer par exemple l’offre « Serveur Cloud Dynamique » de 1&1 permettant la configuration matérielle d’un serveur à la demande.

3.4.1.        Business modèle du SAAS

Difficile aujourd’hui de ne pas parler de SaaS dans l’industrie du logiciel. Partie d’un simple concept, le SaaS est devenu un modèle crédible et plébiscité sur le marché pour ses différentes vertus. Force est de constater que l’ensemble des éditeurs semble adhérer à ce nouveau modèle économique et technologique.

 

Figure 11 : Business modèle SAAS source Parallels 2010

 

Dans le modèle SaaS ci-dessus, les clients (utilisateurs finaux) s'abonnent aux applications au lieu de les acheter. L'abonnement est en général mensuel. Dans cette méthode de "pay-as-you-go", les clients se voient proposer un modèle flexible et abordable. Ils peuvent ainsi se concentrer sur le fonctionnement du cœur de leur business au lieu de dépenser leur argent dans l'achat d'applications ou de gaspiller leur énergie/ressource dans les mises à jour et les patchs logiciels. Les Hébergeurs et ISV se partagent les frais d'abonnement payés par le client final.

 

3.4.2.        Le coût

D’après François Tonic rédacteur pour Cloud Magazine, il est souvent évoqué un délai de 2 à 3 ans avant de trouver un équilibre.  Il faut cependant étudier tous les coûts, car nombreux sont ceux qui sont cachés :

·        Migration de tout ou parti du code des applications et coût technique / technologique

 

·        Location ou la construction de Data center pour l’hébergement 

·        Garantir la disponibilité, administrer le service, assurer la montée en charge, les mises à jour…

·        Définir la stratégie tarifaire : abonnement mensuel ou annuel, politique de résiliation, etc.

·        Migration des données des utilisateurs

·        Réorganisation d’une partie de son personnel (commercial, technique, support).

 

Sur le plan technologique, le SaaS a eu pour effet de simplifier considérablement les phases de migration en affranchissant les entreprises de tout processus d’intégration complexe et coûteux. En effet, le modèle SaaS permet de déployer, en temps quasi réel, une application accessible depuis tout PC ou mobile connecté à Internet. Contrairement aux craintes exprimées à l’occasion de l’émergence du phénomène SaaS, ce dernier a permis de sécuriser fortement l’infrastructure IT des entreprises. En effet, en conjuguant stockage distant, haute disponibilité, archivage automatique, etc., le SaaS se positionne comme un rempart contre les actions malveillantes ou contre toute perte ou crash de matériel stratégique

 

3.4.3.        Que proposent les PME ?

Les actions des PME sont assez réduites par rapport aux trois champs possibles. En effet les services type IaaS et PaaS demande un investissement important, car ils nécessitent la possession de Datacenters. Au-delà des ressources financières, il est aussi nécessaire d’avoir des compétences de gestion de Datacenters. Seules les offres SaaS demeurent accessibles. Cela n’est pas pour autant catastrophique étant donné que c’est le secteur ayant la croissance la plus importante.

 

·        Le stockage

 

En termes d’offres, nous trouvons des solutions de stockage et de synchronisation de données entre plusieurs ordinateurs. Le produit proposé se présente sous la forme d’un logiciel qui se charge de l’envoi et de la réception des données. La gestion des Smartphones commence à faire parler d’elle, et représente aujourd’hui un atout marketing. La partie stockage est gérée par le fournisseur qui peut être basée par exemple sur du Amazon S3.

Concernant ce type de solution, la concurrence est importante, nous pouvons citer à titre d’exemple SugarSync qui compte pour le mois d’avril 2Petabyte de données. Les clients visés sont nombreux, il y a des entreprises désireuses de sécurité et les particuliers voulant avoir accès à toutes leurs données partout et tout le temps.

Un autre exemple intéressant est celui de DocVerse. Il se présente sous la forme d’une extension dédiée à la suite bureautique Microsoft Office (Word, PowerPoint,  Excel) qui offre à ses utilisateurs de mettre à jour, de synchroniser et de sauvegarder ces types de documents en ligne. DocVerse déploie également un outil de collaboration en ligne, qui permet à un groupe désigné, en temps réel, de consulter, d’annoter et de modifier à volonté des documents Office, mais aussi de les sauvegarder et de les synchroniser en mode Cloud Computing.

 

·        L’édition de fichier

 

Le  stockage représente une branche possible pour les PME, une autre tendance observée concerne les logiciels d’édition en ligne. L’offre est vaste, on retrouve des solutions se rapprochant de Google Doc, mais aussi des applications d’édition d’images, de sons ou de vidéos. Aviary est l’une de ses entreprises innovantes proposant ce genre de service. Ces logiciels se rapprochent de plus en plus des performances des logiciels installés en dur sur les postes de travail. Un autre avantage assez évident est le fait d’avoir accès à ces données depuis n’importe quel ordinateur ayant une connexion internet. À terme grâce au développement des accès internet très haut débit nous assisterons au remplacement des applications installées localement par des solutions dans le Cloud.

 

·        Aide à l’adoption de solutions Cloud

 

En dehors des services SaaS, certaines entreprises se spécialisent dans la création d’outils aidant à la migration vers le Cloud. En effet, le fonctionnement des applications en local et dans le nuage n’est pas le même. Par exemple, l’éditeur qui a été choisi pour la solution actuellement en place ne fournit pas forcément un équivalent Cloud, ce qui entraine l’obligation de transporter les données de l’ancienne plateforme vers la nouvelle ou alors d’opter pour de la virtualisation. Cela représente un travail important qui vient surcharger les services informatiques. Ce nouveau type de service représente une grande opportunité du faite que les entreprises sont de plus en plus demandeuse de Cloud et que les fournisseurs ne font pas de la transition une de leurs priorités.

CloudSwitch est une des réponses apportées à ce problème, l’entreprise propose de prendre en charge la migration des applications et des données dans le Cloud.

 

3.4.4.        Le rachat à l’ordre du jour

Les PME qui parviennent à remporter un certain succès sur le Cloud sont bien souvent ensuite rachetées par les ténors de cette industrie. Cela permet à ces grands acteurs d’intégrer les produits achetés dans le panel d’offres proposées, mais aussi d’acquérir de nouvelles compétences. C’est notamment le cas de DocVerse et Aviary racheté par Google ou encore Nimsoft racheté par Computer Associates.



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