Le Cloud Computing

5.  Evolution du Cloud Computing

5.3.    Des évolutions différentes pour le SAAS, PAAS, IAAS

Le Hype Cycle (cycle d’adoption des technologies) élaboré par Gartner permet de visualiser nettement l’état de progression de chacune des technologies qui composent le Cloud Computing.

Figure 19 Hyper Cycle du Cloud Computing source : Gartner 2010

On peut donc remarquer que d’après le cycle, le SAAS semble avoir d’ores et déjà opéré la majeure partie de son processus de maturation, le IAAS n’a atteint qu’une maturité relative, tandis que le PAAS, encore largement plus confidentiel.

On peut donc conclure que le SAAS est aujourd’hui bien mieux implanté que l’IAAS et le PAAS dans les pratiques des entreprises. En terme d’évolution pour les futures années, la part accordée au SAAS va diminuer pour que le PAAS et le IAAS puisse se développer. Les prédictions vont être différentes.

5.3.1.        Le futur du SAAS

Selon Emmanuelle Olivié-Paul, Directrice Associée de MARKESS International, « le Cloud Computing a tout d’abord fait son entrée dans les organisations avec le SaaS».

Le SAAS est déjà bien ancré dans les entreprises (messagerie, outil collaboratif…), c’est un outil mature qui a confirmé son utilité et devient maintenant indispensable.

D’ici 2012, le SAAS devrait s’orienter davantage pour les applications transversales d’entreprise (la collaboration d'entreprise, les applications sociales, la communication vocale, les applications bureautiques, la gestion de contenu d'entreprise, l'analytique et le décisionnel).

Le SAAS va continuer de prendre de l’ampleur dans les entreprises, il va être adapté dans l’ensemble des métiers de l’entreprise.

5.3.2.        Le futur du PAAS

La demande en PAAS d’ici 2012 semble plus hétérogène. Les organisations les plus ouvertes comptent opter pour ce modèle afin de développer et déployer des applications programmées avec des langages tiers tout en conservant la maîtrise de leur développement.

Le Cloud Computing est en manque de normalisation, l’élaboration de normes sera un sujet très présent dans les prochains mois. Plusieurs grands acteurs du Cloud tentent de se rapprocher afin de créer des plateformes de développement Cloud. Ces plateformes auront beaucoup d’intérêt pour la suite du Cloud, la prochaine bataille sera d’imposer sa plateforme, sa norme.

Par exemple VMware et Salesforce vont lancer leur VMforce une plateforme qui propose de développer et de mettre à disposition, en mode hébergé, des applications Java grâce au framework Spring et à TC Server de VMware. Google vient aussi de signer un partenariat avec Wmware, dans le but de faciliter la création, le déploiement et la gestion d’applications, que ce soit sur des clouds privés, publics ou hybrides.

Quatre éditeurs de logiciels libres ont fondé la Free Cloud Alliance (FCA) dans le but de promouvoir des Clouds Open Source. Chaque acteur du Cloud veut se positionner dans la normalisation.

5.3.3.        Le futur de l’IAAS

L’IAAS va suivre logiquement la même évolution que le SAAS. Fin 2009, moins de 8% des organisations françaises avaient recours à des services de type IAAS, cette proportion devrait plus que doubler d’ici fin 2010. Les domaines adressés en priorité sont les infrastructures serveurs, de stockage et de sauvegarde. D’ici 2012, la demande devrait aussi porter sur les infrastructures sous-tendant l’archivage de contenus ainsi que sur les réseaux. Contrairement au SAAS, le modèle privilégié pour l’IAAS par les entreprises serait avant tout privé, que le « Cloud » soit hébergé dans le Datacenter de l’entreprise ou celui d’un prestataire.

Pour que la France reste compétitive dans le domaine IAAS, elle va devoir investir dans la construction de Datacenter. Le modèle proposé par l’ADEN consiste, sous l’impulsion des pouvoirs publics locaux (conseils généraux, conseils régionaux, municipalités, structures intercommunales,…) et dans le cadre de partenariats entre acteurs publics et privés, de créer un maillage de Datacenter  et de plates-formes de services et d’infrastructures numériques partagées, répondant aux besoins informatiques tant des entreprises, administrations et établissements publics que des citoyens.

Mi-2011 il est prévu que la région parisienne se dote de nouveaux Datacenters (Global Switch, Etix Datacenter, Celestehttp://www.celeste.fr/datacenter ). Pour financer ces projets, la France a fait appel au grand emprunt national et a fait du numérique la 3e de ses priorités stratégiques en accordant quelque 4,5 Md€ pour le développement des infrastructures Internet à très haut débit (fibre optique), et aussi pour le développement des contenus, des usages et des services innovants qui les alimentent.