Summer Schools / Ecoles thématiques

Enaction and Cognitive Science / Enaction et sciences cognitives

Ecole 2008 : du 7 au 12 septembre 2008 - Cap Hornu (Baie de la Somme, Picardie, France)




(slides and texts of the presentations will be added here as soon as possible)

Intervenants

Jean Hugues Barthélémy (Université Paris 8) : Epiphylogenèse de la mémoire

Dans les trois premiers tomes de son grand œuvre La technique et le temps, le philosophe Bernard Stiegler propose le concept d’ « épiphylogenèse » pour désigner la façon dont la mémoire humaine prolonge celle du vivant. Or, si l’épiphylogenèse n’est pas ici au service d’un néo-lamarckisme, c’est parce que le processus de transmission héréditaire de l’acquis qu’elle désigne n’est pas biologique mais « prothétique », l’inconscient humain s’appuyant sur ces « béquilles de l’esprit » que sont pour Stiegler les artefacts. C’est donc Leroi-Gourhan, découvreur de l’ « extériorisation » de la mémoire, qui permet à Stiegler d’éviter le geste pratiqué par Freud dans L’Homme Moïse et la Religion monothéiste, où était encore déploré le fait que la biologie « ne veut rien savoir de la transmission de caractères acquis ».

Albert Ogien (Centre d'études des mouvements sociaux, CNRS-EHESS) : Les formes sociales de la pensée

Pour la sociologie, la connaissance se présente sous trois figures : les conceptions de sens commun (les manières dont nous avons l’habitude de parler du monde), le savoir pratique (les manière dont nous y agissons de façon appropriée) et la connaissance ordinaire (les manières dont nous ordonnons un contexte d’action en établissant des relations entre les choses en y agissant). Vue sous cet angle, l’analyse de la connaissance ne se réduit donc pas à rendre compte du sens que les individu donnent à ce qu’ils observent dans leur for intérieur ; pas plus à expliquer le mécanisme qui fait qu’un ensemble de neurones connectés par des impulsions électriques ou chimiques expriment une réaction ajustée à un stimulus ; et pas non plus à décrire les étapes d’un processus au cours duquel des arguments rationnels sont échangés dans un espace public dans l’intention de parvenir à un accord partagé entre partenaires.

Si la connaissance ne doit pas être appréhendée comme un fait cognitif (produit d’un mécanisme physique), un fait sémiotique (procédés d’interprétation de signes à l’aide de codes) ou un fait intersubjectif (rationalité communicationnelle engagée pour établir un accord), c’est qu’elle est d’abord une faculté d’espèce qui s’exerce directement et exclusivement dans et pour l’action en commun. Et il revient à la sociologie de démontrer empiriquement que :
1) la façon dont les êtres humains exercent leur connaissance (l’usage de concepts ou d’ensemble de concepts liés, la formulation d’énoncés, de propositions, d’ensemble de propositions articulées) s’accomplit toujours de l’intérieur d’un contexte d’action, d’un régime particulier de pratiques ordonnées. Autrement dit, il n’est pas de contenu de connaissance qui soit délié du cours même de l’action en commun, puisque ces contenus sont invariablement des choses ou des idées incarnées dans des objets du monde ; et que c’est ce monde, organisé comme il l’est, qui confère leur signification originelle à ces objets.
2) les êtres humains sont incapables de ne pas penser à ce qu’ils font en faisant ce qu’ils font. Et cette pensée (qui se confond entièrement avec l’activité de connaissance) s’exprime simultanément sous deux aspects : une faculté à mettre immédiatement en ordre leur environnement pour y agir (en déployant leurs capacités à identifier, abstraire, généraliser, catégoriser, mettre en relation, etc.) ; et la maîtrise d’un savoir pratique (qui leur permet de savoir ce qu’ils font et d’anticiper ce qu’il convient de faire).
3) la nécessité incessante d’identifier et d’anticiper ce qu’il convient de faire dans le flux de la vie quotidienne est largement tributaire de la présence d’autrui, au sens où ce sont les autres qui exercent, qu’ils réagissent ou pas, un contrôle sur l’acceptabilité des conduites individuelles. On peut en effet montrer que l’individu ne conçoit les raisons et les modalités de son action qu’au prisme de ce qu’il suppose être les attentes qu’autrui devrait avoir à propos de ce qu’il conviendrait qu’il fasse en une circonstance donnée. Ce seraient donc ces attentes sociales qui fixeraient les limites à ces deux modalités majeures de l’activité de connaissance : l’identification et l’anticipation. C’est ce qui permet de dire qu’il n’existe pas de pensée qu’un individu serait en mesure d’exprimer hors des formes sociales qui lui sont imposées par l’organisation de l’expérience propre à ce fragment de monde dans lequel il inscrit provisoirement sa présence en agissant.

Israel Rosenfield (CUNY) : Memory, perception and movement

At the heart of any understanding of the nature of brain function is the question of memory. In general it is widely assumed that there is a ‘trace’ of some kind that is created by the brain when perceiving a person or an object, and that the trace ‘represents’ the object or person being remembered. In this lecture I will argue that memory is not something that is ‘stored’ in the brain – there is no specific ‘trace’; I will further argue that there are no ‘representations’ of people or objects, any more than an antibody molecule that protects the body against a particular virus ‘represents’ that virus. The lecture will begin with a demonstration of how the brain creates the colors we see by correlating the lightness (or grey) levels in the three frequencies of light to which the eye is sensitive. And just as perception is a dynamic process of correlating sensory and motor activity, so is memory. A number of clinical examples will be discussed to show that it is the breakdown of the ‘body schema’ – complex motor and sensory mappings created within the brain – and/or the failure of the brain to correlate motor and sensory information, that is responsible for many of the symptoms of neurological disorders of memory and perception. (The lecture will be delivered in French.)

John Stewart (UTC) : The biology of memory (slides pdf, text pdf )

I propose to address the question of biological memory at two fundamental levels, neither of which concerns the connexionist neural networks that you are probably expecting.
The first level concerns unicellular organisms. The basis here is, of course, cellular autopoïesis rooted in ongoing metabolism. However, it is an observable fact that contemporary autopoïetic cells are not merely dynamic structures that could arise by spontaneous generation; they all have, in addition, a genetic structure that is relatively inert. I will examine the question of the possible origin of such a structure.
The second level concerns multicellular organisms. Every multicellular organism starts life as a fertilized egg cell; and then goes through a totally remarkable succession of stages to become an embryo, then a young adult, and finally (if accidental death does not occur before) undergoing aging and death from senescence. This process as a whole, called ontogenesis, is de facto a form of memory. Understanding the fantastic regularity and robustness of ontogenesis remains a daunting challenge; I shall try to clear away some misconceptions, and to sketch what I see as the way to go. Finally, I shall raise the question of the relation between ontogeny and learning, which will hopefully be controversial.

 

Table-rondes et discussions

Anne Bationo (Orange R&D et Université Paris 8) et Yannick Prié (Université Lyon 1) : Memory and Technology pdf

Didier Bottineau :

Tom Froese :

Jean-Baptiste Guignard (UTC) : De l’énactivité du sens

Pierre de Loor : Train of Thought on Links between Artificial Intelligence, Enaction and Virtual Reality

Our works stand on virtual reality which imply a strong human-machine interaction. From a human perspective, a 'good' virtual reality lays on credibility and presence. Enaction could help us to distinguish those concepts from the concept of realism. Nevertheless, as computer scientists, we will emphazise the consequence of credibility and presence on our computing models: They must exhibit resistance and mostly autonomy. To make models autonomous is one of the most important subject of artificial life and artificial intelligence. I will summarize some links that have been established, in relation with enaction, between embodied cognition and, artificial life and robotics. Then, I will insist on two important problems: 1) If we want to fit with the concept of co-constitution at the ontogenesis part, then the model must evolve and consequently, we have to throw light on the difference between autonomy and learning. 2) The question of the possibility (or not) of sense-making (in the enactive perspective), by means of human/agent interaction, in an virtual reality perspective, has to be examined. These propositions/questions are open-ended and in construction. They are only reflexions on potential contributions that computer science could provide to a paradigm which is in constrast with computationalism. I will try to sketch some questions entailed by those reflexions.

Annie Luciani : Dynamic Instrumental Arts: The Enactive Approach