1. Définition d'un buzz


           Une des premières étapes pour appréhender le contexte de ce projet est de pouvoir mettre une définition à ce terme de 'buzz', terme abondamment repris dans notre vie quotidienne. En effet, chacun de nous a pu entendre, propager, commenter ou critiquer un buzz.

            Étymologiquement, 'buzz' a pour origine le verbe anglais 'to buzz'[1] qui signifie bourdonner et correspond donc au bruit que peuvent produire des insectes tels que des guêpes ou des abeilles de par la vibration de leurs ailes. Nous parlons bien au départ d'un simple bruit, d'un brouhaha qui se diffuse et qui est perceptible par les personnes aux alentours. Ce détail est important car à l'origine, aucune utilisation commerciale n’est présupposée pour ce terme.

            Nous pouvons reprendre le schéma de communication de Shannon[2] (mathématicien et ingénieur du 19ème siècle, célèbre pour ses travaux autour de la théorie de l'information) pour situer ce bruit :

schéma de Shannon

Ici, notre bruit correspond aussi bien à la partie 'Information' que 'Bruit' car cela correspond à tout ce qui sera reçu par le récepteur.

Notons que le schéma de Shannon ne prend pas en compte tous les éléments propres à une communication humaine, c'est-à-dire avec une information disposant d'un sens, d'une signification (qui peut être sous-entendue), d'un message qui met un certain temps à se propager...

Le sens du mot 'buzz' s'est élargi et est notamment utilisé dans le domaine du marketing ou de la publicité : le message transmis prend toute son importance et il peut être intéressant de faire le parallèle avec le modèle de Jakobson qui met justement l'accent sur le contenu de l'information et se rapproche le plus de la définition actuelle du 'buzz'.

Pour une information, nous aurons différentes fonctions qui lui seront attachées ou qui seront absentes. Elles correspondent à différents facteurs qui interviennent dans la transmission d'une information. Ces fonctions sont importantes car dans le cas d'un buzz, celui-ci pourra être défini et perçu par celles-ci. Elles nous apportent un certain nombre d'informations sur par exemple l'objectif de l'information, le destinataire, ce qui fait qu'un buzz dure ou se remarque...

Voici un bref explicatif de ces fonctions :

• La fonction référentielle correspond aux informations réellement transmises, au contenu brut du message. Un buzz transmet par exemple une information que l'on va prendre telle quelle.

• La fonction expressive se concentre plus sur l'émetteur avec les émotions, les valeurs, les sentiments qu'il veut transmettre. Le buzz peut jouer sur les émotions (peur, tendresse, rire...) afin de transmettre son message.

• La fonction conative renforce l'implication du récepteur dans la transmission de l'information. On peut par exemple impliquer les personnes dans la diffusion du buzz.

• La fonction phatique correspond au maintien du contact entre l'émetteur et le récepteur.

• La fonction méta-linguistique permet de clarifier le message, de le rendre compréhensible ou de l'expliciter soit en reformulant, soit en utilisant une forme imagée.

• La fonction poétique met plus l'accent sur la forme du message que sur le fond.

Ce bref récapitulatif permet de voir qu'un buzz, vu comme un ensemble d'informations, peut être caractérisé et analysé en l'explicitant avec ces fonctions. Même si cela n'est pas suffisant, il sera par la suite intéressant de voir si certaines catégories interviennent plus que d'autres suivant le contenu, ou si certaines fonctions permettent à un buzz de se développer plus rapidement...

Ajoutons également comme attribut du buzz le fait que ce bruit et ces informations générées sont propagés rapidement et reçues par de nombreuses personnes. Le récepteur n'est pas forcément passif, il peut prendre part à cette diffusion.